En
1971, à la suite d'un
accident du travail, ce jeune manutentionnaire est
amputé d'une
jambe. En
1973, il tente par la force de
prostituer
sa maîtresse, Élisabeth Bousquet, âgée de 20 ans, et celle-ci dépose
plainte. Après avoir passé plusieurs mois en prison, il jure de se
venger.
En juillet
1974, il kidnappe Élisabeth, la conduit chez lui et lui inflige pendant des heures des
tortures. Il la transporte ensuite nue et sans connaissance jusque dans la
campagne, à une quarantaine de kilomètres de
Marseille. Il la cache alors dans un cabanon et l'étrangle. Le corps est trouvé quelques jours plus tard par des enfants.
Arrêté au bout de quelques mois, Djandoubi est également accusé de sévices et de
viol aggravé sur une adolescente de 15 ans.
Il reconnaît les faits et accepte de collaborer avec les autorités,
notamment lors d'une reconstitution, espérant ainsi obtenir la clémence.
Lors de son discours de
1981,
Robert Badinter voit en Hamida Djandoubi un
« unijambiste
et qui, quelle que soit l'horreur — et le terme n'est pas trop fort —
de ses crimes, présentait tous les signes d'un déséquilibré ». Le procureur général Chauvy parle à l'époque
« d'une âme démoniaque », les experts psychiatres considérant qu'il avait
« une intelligence supérieure à la normale mais constituait un colossal danger social » ; certains journaux avaient même comparé Djandoubi à
Hitler.
Le 9 septembre, les avocats de Djandoubi sont convoqués pour
« assister leur client » le lendemain à 4 heures 15. Le 10 septembre, à 4
heures 40, il est guillotiné dans la cour de la
prison des Baumettes par l'exécuteur
Marcel Chevalier.
Par la suite, plus d'une dizaine de criminels sont condamnés à mort
en France mais aucun n'est exécuté : ils bénéficient soit de
grâces présidentielles, soit de recours en cassation acceptés. L'abolition de la peine de mort en octobre
1981 fait définitivement de Djandoubi le dernier exécuté de France et d'
Europe de l'Ouest.