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quarta-feira, janeiro 10, 2024

Mano Solo morreu há catorze anos...

 
Mano Solo, né Emmanuel Cabut à Châlons-sur-Marne le 24 avril 1963 et mort le 10 janvier 2010 à Paris, est un chanteur, dessinateur, peintre et poète français.
    
Biographie
Mano Solo est le fils du dessinateur Cabu (caricaturiste, dessinateur de presse et auteur de bande dessinée français, né le 13 janvier 1938 à Châlons-en-Champagne et mort assassiné le 7 janvier 2015 lors de la fusillade au siège du journal Charlie Hebdo) et d'Isabelle Monin, rédactrice en chef du magazine consacré à l'écologie, La Gueule ouverte. Dès l'âge de 17 ans, Mano Solo joue dans un groupe punk, les Chihuahua, au sein duquel il est guitariste. Mais c'est au début des années 1990, après avoir appris (en 1986) sa séropositivité, qu'il passe derrière le micro et interprète ses textes. Il chante fréquemment au théâtre du Tourtour avec Marousse et P'tit Louis. Le premier album, la Marmaille nue sort en 1993 et se vend à 100 000 exemplaires la première année. En 1995 sort le deuxième album, Les Années sombres, qui est, comme son titre l'indique, un album sombre (disque d'or également dès les premiers mois). La même année, il annonce lors d'un concert au Bataclan qu'il a contracté le SIDA.
Il retrouve l'année suivante, en 1996, une partie des Chihuahuas pour l'album Frères Misère. Les rythmes sont parfois proches du punk et les textes abordent des thèmes plus engagés que pour les précédents albums solos. Peu médiatisé, cet album ne rencontrera pas de succès immédiat.
En plus de sa carrière de chanteur, Mano Solo développe d'autres talents. Il dessine et peint, notamment les pochettes de ses albums. Il écrit aussi et, avec l'argent gagné grâce à la musique, il monte sa propre société d'édition (La Marmaille nue) et publie deux ouvrages. En 1995, un recueil de poèmes, Je suis là, et en 1996, un roman, Joseph sous la pluie (épuisé). Ces deux ouvrages sont rassemblés dans un livre, Joseph sous la pluie, roman, poèmes et dessins, publié par Le Seuil en janvier 2012 et augmenté de textes et de dessins inédits. Enfin, il jouera le rôle du roi dans Sodomites, un court métrage de Gaspar Noé sorti en 1998.
En 1997 sort un nouvel album solo: Je sais pas trop (disque d'or) enregistré en live, aux mélodies et aux sonorités une nouvelle fois originales.
Deux ans plus tard, Mano Solo enregistre le double album Internationale Shalala en live au Tourtour, un petit théâtre où il se produit régulièrement depuis ses débuts. Il joue seul à la guitare, accompagné (à la guitare également) par Jean-Louis Solans. Les morceaux sont extraits des précédents albums solos, à l'exception du Shalala, un hymne de «révolution intérieure» que l'artiste chante avec son public à la fin de chaque concert. Son message est positif et dynamique.
Son deuxième album live, intitulé La Marche, sort en 2002, il reprend en grande partie des morceaux de l'album Dehors, sorti entre-temps (en août 2000). Le concert est enregistré à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand et à La Halle aux Grains à Toulouse. L'album est accompagné d'un DVD où l'artiste fait figurer, aux côtés de photos et d'extraits de concerts, des animations en images de synthèses sorties de sa propre imagination. Depuis 2001, Mano Solo s'intéresse de près à Internet, il crée et développe son propre site autour de ses centres d'intérêts politiques, sociaux et artistiques, encourageant ses visiteurs à être eux-mêmes créatifs.
En 2004 sort Les Animals. Comme dans chaque album, le son est nouveau et les textes dégagent toujours la même énergie servie par un langage maîtrisé d'une grande poésie. Certains titres sont de nouveaux enregistrements d'anciennes chansons. Y figure également le titre Botzaris, enregistré avec Les Têtes Raides.
En 2004 il fait également deux apparitions sur l'album Dans le caillou de Karpatt dans les chansons Jeux Olympiques et Léon.
En 2006, Mano Solo ne renouvelle pas son contrat avec Warner, sa maison de disques. Il s'autoproduit avec un nouvel album, In The Garden, sorti en mars 2007. Il propose aux internautes de l'aider dans son autoproduction par une souscription destinée à payer les frais de promotion une fois l'album réalisé. Ce que personne ne voudra comprendre et la presse relayera partout qu'il compte sur son public pour financer l'album, alors qu'il a emprunté à sa banque, mettant sa maison en garantie, 130 000 euros avec lesquels il payera la production et la fabrication du disque. La souscription sera lancée le 18 septembre. Tous les mois, le souscripteur a accès à de nouveaux contenus (chansons ou films) et à la sortie, il reçoit l'album. L'argent récolté sera utilisé pour la promotion de l'album. Par cette démarche, l'artiste souhaite se démarquer de l'industrie classique tout en montrant que la production artistique a un coût.
Par cette expérience et le peu de souscripteurs Internet (2 800), Mano Solo essaye de démontrer que s'il peut s'autoproduire aujourd'hui c'est uniquement sur un nom et une carrière déjà établie. Ce n'est pas à un artiste débutant qu'une banque prêterait une somme pareille. Les 35 000 exemplaires d'In The Garden vendus dans les bacs rembourseront la banque, sans offrir à l'artiste le moyen de produire l'album suivant.
Dans une interview au quotidien belge Le Soir en avril 2008, Mano Solo explique:
«L'autoproduction, ça ne peut pas marcher. J'en ai vendu 2 800 par souscription et le distributeur du CD n'a pas fait son boulot. Je suis la preuve vivante qu'on ne peut pas se passer des majors. J'en ai marre de ces médias qui n'arrêtent pas de cracher sur elles. Sans Warner, Mano Solo n'existerait pas. Ces firmes, ce ne sont pas des mécènes, elles sont là pour se faire du blé. C'est normal que ces gens te jettent si tu n'es plus compétent à leurs yeux. Pourquoi devraient-ils garder ceux qui ne vendent plus ? Ceux qui ne rencontrent pas leur public doivent dégager, c'est tout. Il y en a marre de ces considérations. La presse est complice de ça. Il faut arrêter de se leurrer : oui, le piratage nuit à la diversité et Myspace, c'est pathétique, ça fait peur, ce n'est pas là qu'on trouve l'avant-garde. Et personne en France n'a été révélé grâce à ça. Le MP3, ce n'est pas faire la révolution, c'est fabriquer des chômeurs.»
Mano Solo reste avant tout un artiste très engagé. En mars 2006, il organise avec le « Collectif Je Suis Là » un concert au Bataclan dont les fonds ont été reversés à l'association Fazasoma qui vient en aide à la population malgache. Il anime également, depuis janvier 2007, une émission de radio sur Aligre FM (93.1), Le Clou de la Soirée, tous les derniers samedis du mois, de minuit à pas d'heure, où il donne la parole à ceux qui ne l'ont pas. Sans parler de ses nombreuses apparitions dans des rassemblements visant à rétablir l'égalité.
Il a remporté trois disques d'or.
À partir du 1er octobre 2007, Mano Solo anime une autre émission radio, Smoke City, au détriment du Clou de la Soirée, toujours sur Aligre FM, les lundis de 18h30 à 19h30. Il y accueille le monde associatif et militant, des lanceurs d'alerte, dans une émission partisane et débridée. Beaucoup d'artistes vinrent aussi jouer en direct. L'émission du 7 juin 2008 a fait l'objet d'une captation vidéo dont les images constituent le documentaire De babord à tri. Smoke City s'arrête en janvier 2009.
Un nouvel album est sorti le 28 septembre 2009, Rentrer au port, en licence chez Wagram.
Mano Solo est mort le 10 janvier 2010 à l'âge de 46 ans, des suites de plusieurs anévrismes. Il avait été hospitalisé après son dernier concert à Paris le 12 novembre 2009.
Il repose désormais au cimetière parisien du Père-Lachaise (10e division).